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Dessin d'Igor Paratte |
Le 27 novembre prochain la Suisse
décidera s’il faut fixer une durée de vie maximale pour ses centrales
nucléaires. Si l’initiative est acceptée, les centrales ne pourront plus être exploitées
après 45 ans d’activité. Déjà l’année prochaine trois centrales sur cinq
devront être arrêtées. Selon les opposants, plusieurs contraintes techniques
rendraient cet abandon soudain du nucléaire problématique. Et si cette votation
était une bonne occasion pour favoriser l’innovation suisse ?
Avec l’arrêt de Mühleberg et de
Beznau I et II en 2017, la production d’électricité suisse baissera de 13%. Les
opposants estiment que le vide ne pourra être comblé qu’en important plus de
courant. Des problèmes techniques entravent pourtant cette solution. Swissgrid,
gestionnaire du réseau de transport d’énergie suisse, prévient que l’actuel
réseau n’est pas prêt pour faire face aux conséquences d’un « OUI »
aux urnes. Plusieurs transformateurs doivent être mis en place pour éviter les
coupures de courant dans les agglomérations plus denses. Les oppositions des
riverains ralentissent cependant ces projets.
Toutes ces craintes ne semblent pourtant
pas tenir compte du fait que la Suisse, pour la sixième année consécutive, est
au premier rang mondial en terme d’innovation. Le résultat, qui est chaque
année accueilli avec grande fierté, montre que notre pays a un important
potentiel. Pour faire face à la diminution d’énergie disponible les domaines d’attaque sont multiples. D’un côté le réseau actuel, clairement inapte,
pourrait être amélioré. De l’autre, des innovations technologiques pourraient
augmenter l’efficacité des nombreux appareils dépendant de l’électricité. Au
lieu de compenser le 13% d’énergie manquante, la Suisse pourrait plutôt se
pencher sur des solutions visant à réduire d’autant sa consommation
énergétique, qui de toute façon est en constante diminution après le pic de
2010. En outre, quelques 40'000 projets verts sont actuellement prêts à la réalisation.
La salle d’attente regorge de potentiel.
Le futur incertain effraye, certes.
Mais une mer calme n’a jamais fait un bon marin. Il serait finalement temps que
la Suisse assume son rôle de leader innovatrice en passant des paroles des
chercheurs aux actes.
Pour aller plus loin:
Comment en 1997 les exploitants des centrales nucléaires comptaient sortir du nucléaire en 2030.
Comment personne ne veut racheter nos centrales que les exploitants cherchent à vendre.
Comment nos centrales ne sont déjà plus rentables.
À propos des dédommagements demandés par les exploitants.
C.S.
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